Il n’est pas rare que la langue française nous laisse perplexe avec ses nombreuses règles grammaticales et ses exceptions. Une question qui cause souvent un doute est celle de la bonne formulation de la phrase “y a-t-il”. Le débat se porte sur l’ajout d’un tiret supplémentaire, rendant possible “y a-t-il” ou “y-a-t-il”. Quelle est donc la bonne manière d’écrire cette phrase? Cette difficulté se situe principalement dans l’application des règles de la grammaire française en ce qui concerne l’interrogation et plus précisément l’interrogation inversée.
Le principe de l’interrogation inversée
Commençons par définir la notion d’interrogation inversée. En français, une des manières de poser une question consiste à inverser le sujet et le verbe, c’est ce que l’on appelle l’interrogation inversée. Par exemple, au lieu de dire “Il y a un oiseau ?”, on dit “Y a-t-il un oiseau ?”. Dans ce contexte, “y a-t-il” est le plus souvent utilisé en début de phrase pour introduire une question.
Les règles d’orthographe applicables
Le système du français prescrit qu’en cas d’inversion du sujet, comme dans “y a-t-il”, le sujet (ici “il”) et le verbe (ici “a”) doivent être reliés par un tiret. Donc, la bonne orthographe est bel et bien “y a-t-il” et non “y-a-t-il”.
Par exemple :
- “Y a-t-il une solution à ce problème ?”
- “Y a-t-il des fraises dans le frigo ?”
Exceptions et confusions courantes
Il est important de noter que la confusion entre “y a-t-il” et “y-a-t-il” vient très probablement du parallèle avec d’autres expressions comme “peut-être”, “peut-on” ou “doit-on” où le tiret est utilisé entre le verbe et le pronom. Cependant, dans le cas de “y a-t-il”, “y” agit comme un adverbe et non comme une partie du verbe, d’où l’absence de tiret entre “y” et “a”. La présence du tiret ne se justifie donc que dans la liaison entre le verbe et son pronom.
Autres cas d’utilisation de “y a-t-il”
Il arrive parfois que “y a-t-il” se trouve au milieu ou à la fin d’une phrase, lorsqu’une question est incrustée dans une affirmaton. Dans ce cas, les mêmes règles s’appliquent et il n’est pas nécessaire d’ajouter un tiret supplémentaire entre “y” et “a”. Par exemple :
- “Je me demande y a-t-il des chances qu’il vienne à la fête?”
- “Pense-t-il y a-t-il un moyen d’y arriver plus rapidement ?”
Pour clore cette discussion, souvenez-vous que le bon usage de la langue française préconise “y a-t-il” et non “y-a-t-il”. Cependant, dans le langage courant, il n’est pas rare d’entendre cette dernière formulation. En effet, même si elle est incorrecte, son utilisation est une habitude langagière que l’on a du mal à perdre.
Exercice de vérification
Essayez de compléter les phrases suivantes avec “y a-t-il” ou “y-a-t-il” :
- ______ un restaurant près d’ici ?
- Je me demande ______ assez d’eau pour tous.
- ______ des erreurs dans ce document ?
- Alice s’est demandé, _____ une autre solution ?
Si vous avez respecté les règles que nous avons énoncées, alors vous avez répondu :
- Y a-t-il un restaurant près d’ici ?
- Je me demande y a-t-il assez d’eau pour tous.
- Y a-t-il des erreurs dans ce document ?
- Alice s’est demandé, y a-t-il une autre solution ?