Au cours des dernières années, le mouvement écologiste a gagné en force et en présence dans les médias. Face aux défis posés par les changements climatiques, la pollution ou encore la perte de biodiversité, les activistes européens passent de la sensibilisation à l’action concrète pour protéger notre planète.
Les précurseurs de l’écologie militante
Si l’activisme environnemental semble aujourd’hui être au cœur de l’actualité, il ne s’agit pas d’un phénomène nouveau. En effet, plusieurs organisations ont été fondées dès le début du 20ème siècle afin de répondre aux problèmes environnementaux. Parmi celles-ci, on peut citer Greenpeace, Friends of the Earth ou encore le World Wide Fund for Nature (WWF), toutes créées dans les années 1960 et 1970. Ces associations ont grandement contribué à mettre sur le devant de la scène les questions liées à l’environnement et à encourager un dialogue entre les différents acteurs concernés.
La montée en puissance des manifestations environnementales
Dans les années 2000, avec la prise de conscience croissante des enjeux climatiques, les mouvements écologistes ont occupé une place toujours plus importante dans l’espace public et médiatique. Les manifestations se sont multipliées partout en Europe pour exprimer la colère et le désarroi face à l’inaction des gouvernements. Parmi les événements notables, on peut citer la Marche pour le climat organisée à plusieurs reprises depuis 2014 ou encore la mobilisation massive des jeunes lors de la grève pour le climat en 2019, popularisée par l’activiste suédoise Greta Thunberg. Ces rassemblements ont permis de mettre en lumière l’urgence de la situation et d’exiger des actions concrètes de la part des dirigeants politiques et économiques.
L’émergence de nouvelles formes d’actions
Face à l’inaction des pouvoirs publics, nombre de citoyens engagés ont choisi d’aller au-delà des manifestations traditionnelles en recourant à des formes d’action plus directes. Parmi ces mouvements activistes se distinguent notamment :
- Les Faucheurs volontaires : Ce collectif s’est donné pour mission de détruire les parcelles génétiquement modifiées et revendique déjà plusieurs centaines d’opérations menées à travers toute la France.
- Ende Gelände : Ce mouvement allemand a pour objectif de bloquer les mines de charbon et les infrastructures liées aux énergies fossiles, afin de faire pression sur le gouvernement et les entreprises pour qu’ils mettent en place des alternatives écologiques.
- Extinction Rebellion : Née en Angleterre en 2018, cette organisation prône la désobéissance civile non violente pour lutter contre le changement climatique. Elle est notamment à l’origine de nombreux blocages et occupations, aussi bien à Londres qu’à Berlin, Paris ou Amsterdam.
La désobéissance civile au service de l’environnement
La désobéissance civile est une forme d’action directe, qui consiste à enfreindre volontairement certaines lois ou règlements pour dénoncer un dysfonctionnement du système politique et social. Dans le contexte de la lutte pour l’environnement, ce mode d’action peut prendre différentes formes, telles que :
- Les occupations de bâtiments publics ou de sièges d’entreprises polluantes, afin de rendre visible et perturber leur activité.
- Les blocages de routes ou de voies ferrées pour empêcher le trafic et protester contre les projets d’infrastructures jugés néfastes pour l’environnement.
- Le sabotage de constructions illégales ou controversées, comme les mines à ciel ouvert ou les forages pétroliers offshore.
- Les infiltrations et actions de dénonciation à l’intérieur des entreprises ou institutions ayant un impact négatif sur l’environnement.
L’objectif de la désobéissance civile dans le cadre environnemental est avant tout de démontrer aux dirigeants politiques et économiques que leurs décisions ont des conséquences réelles sur le terrain et que les citoyens sont prêts à agir pour protéger leur environnement. Cependant, cette forme d’action directe suscite souvent des débats sur la légitimité de ces méthodes et sur les limites de la contestation pacifique.
Le succès mitigé des actions en justice
Parallèlement à la mobilisation populaire et aux actions directes, certaines associations et organisations ont recours aux tribunaux pour faire valoir le droit à un environnement sain et protégé. En Europe, plusieurs recours juridictionnels ont été intentés contre les gouvernements ou les entreprises polluantes, avec des succès divers. La justice est ainsi une arme de plus pour les défenseurs de l’environnement face aux puissances politiques ou économiques qui semblent bien souvent intouchables.
Au-delà des actions et manifestations médiatisées, la lutte pour la préservation de l’environnement s’infiltre également dans notre quotidien : consommation responsable, réduction des déchets ou encore choix de modes de transport alternatifs sont autant de petites actions quotidiennes que chacun peut entreprendre pour agir à son échelle et contribuer à cette cause commune.